Maëlys Rivière s’est lancée dans l’entrepreneuriat en juillet 2023, juste après son master, en tant que consultante en stratégie de communication. Si c’était sa première expérience professionnelle officielle, elle avait déjà acquis de solides compétences grâce à ses stages, ses jobs étudiants et son engagement associatif, qui lui avaient permis de développer une réelle expérience en communication et en gestion de projet. Au départ, elle s’orientait surtout vers le community management, mais très vite elle a élargi son champ d’action vers une communication plus globale, plus 360. Si elle avait d’abord choisi d’accompagner principalement des femmes entrepreneuses, Maëlys s’est rapidement rendu compte que cela ne correspondait pas totalement à ce qu’elle voulait faire. Même si les missions fonctionnaient bien, elles étaient très centrées sur la gestion des réseaux sociaux, ce qui la lassait vite. Ce qui l’anime vraiment, c’est la communication à 360° : construire une identité de marque, réfléchir à une stratégie globale et imaginer des campagnes. Elle a progressivement élargi son offre aux entreprises et aux collectivités, découvrant que ces missions résonnaient aussi avec ses valeurs. Aujourd’hui, elle intervient en gestion de projet, de l’idéation jusqu’au déploiement final, et sur différents canaux de communication, tout en collaborant régulièrement avec d’autres freelances.

Son aventure a commencé presque par hasard : une amie devenue indépendante l’a sollicitée comme consultante et, au départ, Maëlys a accepté autant pour l’aider que pour financer son voyage en train à travers l’Europe. Cette première mission, 100 % remote, a marqué ses débuts. L’été est passé, le bouche-à-oreille a fait son effet et son activité s’est transformée en métier à part entière. Sans vision claire au début, elle a appris à se construire en marchant. Elle a même tenté de combiner cette nouvelle vie avec un mi-temps salarié, mais la demande était telle qu’elle a rapidement choisi de se consacrer entièrement à son entreprise. Ce qu’elle aime par-dessus tout dans ce mode de vie, c’est la flexibilité : voyager, travailler d’où elle veut et garder la main sur son temps. Aujourd’hui, elle complète son parcours par une expérience à temps plein à la mairie de Lille, où elle gère les réseaux sociaux du maire. Loin de mettre en pause son activité entrepreneuriale, elle la fait plutôt mûrir. Après deux années à tester différentes pistes dans la communication sans toujours trouver sa voie, Maëlys sait désormais ce qu’elle ne veut plus et ce qui ne lui correspond pas. Elle choisit aujourd’hui de prendre du recul, de préparer davantage ses projets au lieu de foncer les yeux fermés. Ce ralentissement volontaire, au profit d’une immersion au cœur d’une collectivité, est pour elle une façon de reculer pour mieux sauter. Car pour convaincre des entreprises et des collectivités, il lui manquait encore une expérience significative dans son portfolio “on ne confie pas de mission freelance en collectivité à quelqu’un sans références solides”.
Comme beaucoup de jeunes entrepreneuses, elle a dû affronter des défis, à commencer par son âge. On a parfois remis en question sa légitimité, doutant de ses compétences simplement parce qu’elle était jeune. Ces situations l’ont poussée à s’affirmer davantage et à chercher sa place.
Un autre tournant fort a été la perte soudaine d’un de ses clients qui représentait 75% de son chiffre d’affaires, du jour au lendemain. Cet épisode l’a amenée à revoir ses contrats, à poser des conditions plus claires et à professionnaliser sa façon de travailler. Si le choc a été rude, il s’est révélé formateur et l’a rendue plus solide.
Travailler seule lui a surtout appris à développer une qualité essentielle : l’agilité, à devoir jongler entre plusieurs casquettes, d’autant plus en gestion de projet car il faut gérer le client et les freelances.

  Travailler seule lui a surtout appris à développer une qualité essentielle : l’agilité.

C’est dans ce cheminement qu’elle a découvert Little Big Women, un peu par hasard, dans un café tenu par une adhérente. Lorsque cette dernière à expliqué à des clients comment elle a ouvert son café, elle a évoqué l’association, et Maëlys a tout de suite été séduite, et sans hésiter, elle a adhéré. Très vite, l’association est devenue un repère. Au départ, elle y venait surtout pour rompre la solitude, retrouver une dynamique sociale, échanger simplement. Puis, au fil des rencontres, elle y a découvert bien plus : un véritable réseau, des conseils concrets et une sororité bienveillante. Le mentorat et le co-working proposés par Little Big Women lui ont été précieux. Elle y a trouvé un espace pour réfléchir à ses décisions, pour ne pas s’éparpiller et surtout pour se sentir soutenue.
Quand on est venue lui proposer ce poste à la mairie de Lille, l’offre est arrivée dans un contexte particulier : elle venait tout juste de perdre son principal client, avec lequel elle n’était plus alignée. À ce moment-là, elle cherchait justement à développer des missions auprès des collectivités, mais elle manquait encore de confiance en elle et de références solides pour y parvenir. Cette opportunité, elle l’a vécue comme un signe. D’autant plus que travailler avec une collectivité implique davantage de présence sur place, là où elle aspirait aussi à voyager et profiter. Ses projets personnels immédiats n’étaient pas toujours compatibles avec ses ambitions professionnelles futures : ce travail arrivait donc au bon moment, comme une passerelle entre les deux.
Le réseau Little Big Women l’a aidée à rationaliser son choix et à se rendre compte qu’elle avait encore du temps devant elle pour expérimenter. Entourée de femmes aux parcours multiples, qui ont déjà eu mille vies, elle a compris que rien n’était jamais trop tard et qu’il est toujours possible de réaliser ses projets si l’on prend les bonnes décisions pour soi. C’est grâce aux échanges avec les membres de l’association qu’elle a pu changer de regard. On lui a montré que ce choix était en réalité une opportunité, une façon de construire une nouvelle vision pour son avenir professionnel. Ce regard extérieur, bienveillant mais lucide, a été décisif. Aujourd’hui encore, Maëlys voit Little Big Women comme un lieu où l’on parle business mais toujours avec humanité, un endroit où chaque étape est accompagnée.
Pour elle, elle y a trouvé le soutien, l’écoute et l’énergie dont elle avait besoin pour se construire comme entrepreneuse. Son conseil pour celles qui veulent nous rejoindre ? Ne pas réfléchir trop longtemps : franchir le pas, car c’est un lieu où l’on avance ensemble, pas à pas, et où l’on apprend à croire en soi.
À celles qui hésitent à se lancer, elle conseille de foncer, mais pas seule. L’entrepreneuriat est une aventure riche et exigeante, qui mérite d’être bien préparée et entourée. Selon elle, ce n’est pas un simple passe-temps mais un véritable projet de vie, qui demande de la réflexion et de la maturité. Avec un entourage solide et un projet clair, c’est une expérience inestimable, à la fois formatrice et épanouissante.

Profil linkedin de Maëlys Rivière

Photo Maëlys Rivière
Texte Jeanne Troyon

Vous souhaitez faire partie de cette aventure et soutenir l’entrepreneuriat féminin ? Participez à notre campagne de mécénat. Ensemble, faisons la différence !